300               MEMOIRES DE PIERRE. DE LESTOILE.
«c les Estats, pour pourvoir au néral des affaires et au « particulier de votre ville. Y«is sçavez combien de prin-« ces,seigneursetvillessesontunisànous, desquels nous « ne devons ni ne pouvons honnêtement nous dépar-« tir. Aussi votre condition seroit1 beaucoup plus mau-« vaise de faire vos affaires sans eux. J'espere ijue tous a ensemble prendront quelque bonne .résolution, pour « laquelle executer, sans avoir aucune t:onsideration de « mon interest particulier, j'exposeray comme j'ai fait « ci-devant, pour votre conservation, très*-librement « mon sang et ma vie; Mais cependant je prie ceux qui « ont; fait telle proposition de s'en vouloir départir; et « s'ils ne le font, j'aurois occasion de croire qu'ils sont « mal affectionnés à notre party, et traiter avec eux « comme ennemis de notre religion. »
A peine le duc de Mayenne a ea fini son discours arrosé d'huile et de vinaigre, que les convoqués ont murmuré et crié hautement que la necessité présente demandoit qu'on prît des moyens pour obtenir la li­berté du trafic et du labeur, et que le plus court et Ie plus efficace estoit d'envoyer au Roy. Ledit duc n'ayant - pas pû empécher qu'on ne délibérât, il a esté résolu de députer au Roy, pour le prier que le commerce et le trafic fût libre pour la ville de Paris et autres du royaume : ce que ledit duc a permis contre son gré.
Le lundy 9 de novembre, le cardinal de Plaisance, nostre gat, a renouvellé et confirmé les interdictions et excommunications publiées déjà au commencement de cette année contre le roy de Navarre et ses adherans; et ce, à ce qu'on dit, pour troubler les consciences des catholiques politiques, dont le party est aujourd'huy plus grand et plus nombreux que celui des Seize.
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